|
Définition
comparative
de ce qu'est un psychologue #
Introduction
#
.::. Beaucoup
de gens croient toujours que
les psychologues sont des « monsieur
ou madame Je-sais-tout » ou une
espèce de voyants qui sonderaient votre
« âme » du premier
coup d'oeil pour dévoiler à
vos yeux des zones intimes et inavouables
de votre psychisme !... Qui vous fait
croire cela cherche à vous impressionner
et tente d'avoir une emprise sur vous. Les
pseudo-gourous n'agissent pas autrement en
faisant croire qu'ils sentent et savent des
choses sur vous-mêmes que vous n'imaginez
même pas...
.::. En
fait, un psychologue est un
professionnel qui a suivi une formation
universitaire (il est donc entraîné
à une démarche scientifique)
et, dans de nombreux cas, une formation personnelle
(développement personnel sous
la forme d'une « analyse »
ou d'une psychothérapie). Ce qui
n'en fait pas un être parfait, mais
quelqu'un de prudent ayant développé
de l'empathie.
Ni « professionnels de santé »
ni « auxiliaires médicaux »,
les psychologues forment une profession en
soi, bien qu'ils se distinguent entre eux
par leurs champs d'intervention et leurs « théories
de référence ». Il
ne sera fait mention ici que des « psychologues
cliniciens ».
Définitions
#
.::. Le
psychologue clinicien a obtenu
(généralement à l'université)
un Diplôme d'Études Supérieures
Spécialisées de Psychologie
Clinique et de Psychopathologie (avec une
éventuelle spécialité).
Ce « D.E.S.S. » est
venu clore un cursus de 5 à 6 années,
après un DEUG, une Licence, puis une
Maîtrise dans ces mêmes disciplines.
Le tout agrémenté de « mémoires
de recherche », d'une bonne centaine
d'examens (!) et de plusieurs centaines
d'heures de stages pratiques.
Ce psychologue a donc une fonction
directe « clinique »
qui peut s'inscrire dans un cadre psychothérapique
et/ou de soutien au développement de
la personne, mais aussi contribuer au diagnostic.
Pour en savoir plus sur le statut de psychologue,
voyez le Code
de Déontologie des Psychologues
sur ce site.
.::. Le
terme « clinique » renvoie,
dans ce cadre, à une approche directe
et individualisée à visée
d'aide psychologique ou psychothérapique.
Le plus souvent, les « cliniciens »
français se réfèrent
aux théories psychanalytiques. Mais
certains fondent leur pratique sur d'autres
modèles comme, par exemple, ceux plus
récents des Thérapies
Cognitives & Comportementales (T.C.C.).
Selon la définition très large
de N. Duruz (1994) : « la psychothérapie
est une activité de nature scientifique
qui consiste à traiter des troubles
psychiques par une méthode psychologique
spécifique à laquelle s'est
formé professionnellement le psychothérapeute. »
.::. Le
psychiatre est un médecin
ayant fait une spécialité en
psychiatrie. Entre autres compétences,
il prescrit des médicaments (ce que
ne peuvent pas faire les non-médecins)
agissant ainsi sur la biologie du cerveau
pour induire une amélioration psychologique
et, en conséquence, comportementale.
Il n'est pas psychologue ni psychothérapeute,
sauf s'il a suivi une formation dans ces disciplines.
.::. Le
psychothérapeute est
souvent un psychologue, un médecin,
ou un psychanalyste (attention, certains ne
sont ni l'un ni l'autre !). Il a suivi
une formation théorique et surtout
pratique (au minimum en psychopathologie clinique)
lui donnant une compétence pour l'application
de méthodes psychothérapiques
spécifiques. Cette formation est, normalement,
associée à un « travail
sur soi » et à une « supervision »
auprès d'un professionnel expérimenté.
L'usage de ce titre est réglementé.
Voir LOI n°2004-806 du 9 août 2004, Article 52.
.::. Le
psychanalyste est une personne
ayant suivi une psychanalyse (freudienne,
lacanienne ou jungienne). Il propose à
ses clients une « analyse »
de plus ou moins longue durée sur le
divan (dite « classique »),
ou en face à face. Il doit être
régulièrement enregistré
dans l'annuaire d'une association psychanalytique
et être « supervisé »
par l'un de ses collègues. Parmi eux,
certains sont psychologues, médecins
et/ou psychothérapeutes.
Consulter
un psychologue ? #
(en
situation de non urgence)
.::. Beaucoup
de personnes trouvent normal de
demander une aide lorsqu'elles sont physiquement
malades ou, tout simplement, lorsqu'elles
ne parviennent pas à résoudre
seules un problème matériel
ou abstrait. Mais, dès qu'il s'agit
de leurs émotions, de leurs pensées,
de leurs relations, c'est
tout autre chose.
Faire la démarche de consulter un
psychologue est difficile. D'autant que
le premier rencontré n'est pas forcément
celui qui vous conviendra le mieux : c'est
un homme et vous préféreriez
une femme ; son approche théorique
et donc pratique ne vous convient pas ou « sa
tête ne vous revient pas » ;
pour vous il parle trop ou il est trop silencieux,
etc. C'est important de choisir « son
psy », celui avec lequel
vous vous sentirez en confiance pour aborder
votre problème. Voyez-en deux ou trois.
Chaque fois, quinze ou vingt minutes suffisent.
.::. Posez-leur
des questions, qui vous permettront
de partir sur des bases claires, sur
leur formation et sur les modalités
pratiques de leurs approches (le style d'un
psychanalyste est très différent
de celui d'un cognitiviste, par exemple),
sur la fréquence, la durée,
le nombre approximatif (en fonction d'un problème
précis) des entretiens individuels,
le coût et les modalités de paiement
éventuelles, etc.
Quoi qu'il en soit, chez un psy, souvenez-vous
que l'arrogance (quand ce n'est pas l'impatience
voir l'agacement face à vos difficultés...)
n'est pas un signe de compétence,
mais de l'insuffisance d'un travail sur lui-même !
Observez la qualité de leur écoute,
mais aussi celle de leurs réponses
(empathie, non jugement, clarté, respect
des points de vue ou des théories différents
des siens, etc.). Choisissez et lancez-vous.
Il
y a conseils et « conseil psy »...
#
.::. Un
« conseil »,
c'est l'avis que l'on donne
à quelqu'un sur ce qu'il doit faire.
Élémentaire. Pourtant, quel
malentendu autour de ce petit mot ! Côté
client, les choses sont apparemment simples :
« Je viens voir le psy pour qu'il
trouve des solutions à mon problème. »
Côté psy (toujours pas « extralucide »),
c'est un peu plus complexe. En général,
le client et son psy sont au moins d'accord
pour trouver une solution au problème
du client... Mais il y a souvent quiproquo
sur les termes « trouver »
(qui implique la mise en oeuvre d'une méthode
à cette fin), « solution »
et « problème ».
A quoi s'ajoute la méconnaissance
sur la complexité réelle de
la question « apparemment si simple »
du client. (Si c'était si simple, serait-il
venu consulter ?)
.::. Pas
de solution sans problème : dans
un premier temps, le travail consiste pour
vous, avec votre psy, à préciser
correctement le problème dont vous
lui parlez et pour lequel vous consultez.
(Je dis « parler »,
car c'est bien avec des mots que vous répondrez
au psy lorsqu'il vérifiera auprès
de vous, pour éviter de mauvaises interprétations,
ce à quoi correspondent vos émotions
ou vos comportements à tel moment,
dans telle situation.) S'il s'agit bien du
problème initial, les solutions
utiles se dégageront alors et le travail
sur leur mise en oeuvre pourra commencer.
Sinon, vous continuerez à chercher
des solutions, malgré celles qui ont
été dégagées,
parce que le problème principal est
ailleurs (« Oui, mais... »).
.::. Oui,
mais... certaines émissions
et certains magazines ont habitué le
grand public à penser qu'un psy est
une sorte de machine à fournir des
conseils généraux en réponse
à des questions générales
(voir : Mon
psy passe à la télé !...).
Formule probablement adaptée pour une
activité de masse. Mais, iriez-vous
consulter pour entendre des conseils standards,
sans plus de considération pour votre
singularité ?
Il faut être bien clair sur le fait
que le psy n'est pas un « vendeur
de solutions toutes faites » à
votre problème particulier
(même si ce problème vous semble
commun). C'est plutôt un « révélateur
de solutions sur mesure » (lorsqu'il
y en a). Donc, ici, pas de « prêt-à-porter » :
il faut prendre la mesure du problème
pour lui « tailler un costard »
(comme l'auraient écrit les regrettés
Frédéric Dard ou Michel Audiard) !
D'autre part, c'est bien au client
de mettre en oeuvre, sur le terrain, les « solutions »
envisagées avec son psy. Ce
dernier l'accompagnant alors pour l'aider
à anticiper et à gérer
au mieux les conséquences des aménagements
ou des changements effectués.
Payant,
gratuit : quel prix ? #
.::. Payer
peut être un investissement, une prescription
ou un obstacle :
Payer est un
obstacle évident lorsque
votre budget est très très serré.
Heureusement, dans ce cas vous pourrez vous
adresser à certains hôpitaux,
Centres Médico-Psychologiques (C.M.P.)
ou à d'autres associations subventionnées.
(Le BAPU propose des consultations gratuites
aux élèves et aux étudiants.)
Il est à noter que, dans certains cas,
votre choix pourra être limité
voire nul, les horaires proposés pas
toujours adaptés à vos contraintes
et les durées d'entretien parfois ramenées
à un maximum de 30 minutes. Des
listes d'attente peuvent repousser le premier
rendez-vous de plusieurs semaines, voire de
plusieurs mois.
En vous adressant à des psychiatres
conventionnés en cabinet libéral,
vous serez remboursés d'une part plus
ou moins importante de leurs honoraires par
la Sécurité Sociale et votre
mutuelle (informez-vous).
Pour les praticiens non-conventionnés
en profession libérale, le remboursement
par la Sécurité Sociale n'est
pas possible actuellement. Leurs honoraires
dépendent de leurs charges, du temps
passé, de leur niveau de formation
et de leur notoriété. En France,
ces honoraires s'échelonnent, pour
45 minutes,
de 75 € à 150 €,
avec comme moyenne 100 € (à
Paris). (Par comparaison, un généraliste
voit souvent 3 à 4 clients
dans le même temps.) Malgré leurs
charges importantes, certains praticiens adaptent
leur tarif, dans une certaine mesure, aux
possibilités actuelles de ses clients.
Payer est
prescrit, par les théories
psychanalytiques, comme un acte qui fait sens
dans la cure et dans le rapport au psychanalyste.
L'argent de la personne qui consulte, lorsque
celle-ci rémunère le temps et
le travail du praticien, y trouve une valeur
d'engagement et d'autonomie à laquelle
un tiers, selon eux, ne saurait se substituer
(proche ou Sécurité Sociale).
Payer, enfin, peut-être un
investissement qui vous permet
de faire le choix raisonné (comme pour
une formation) d'un psychologue précis,
ayant une approche qui répond le mieux
à votre attente, dans un cadre et un
temps d'entretien qui vous conviennent le
mieux. Votre démarche
et votre décision peuvent ainsi se
révéler particulièrement
bénéfiques en terme de motivation,
d'autonomie et de qualité de vie durablement
retrouvée.
|
|
|